dimanche 4 novembre 2018


L’église Saint-Martin à Armentières-sur-Avre :
Histoire et architecture


1-  Introduction

L’église Saint-Martin à Armentières-sur-Avre est située dans l'Eure au nord de la nationale 12 dans l’un des hameaux constituant cette commune à l’habitat dispersé.

Comme la plupart des édifices ruraux romans du XIe siècle, cette église a peu retenu l’attention des historiens de l’art. En effet, ce type d’église ne comporte aucun détail architectural remarquable et aucune sculpture. Le développement ces dernières années de l’archéologie du bâti a fait évoluer la connaissance de ces bâtiments qui sont les plus anciens encore en élévation dans le paysage de nos campagnes. Ainsi, cette église Saint-Martin d’Armentières-sur-Avre n’a quasiment jamais été citée dans les ouvrages spécialisés hormis dans le livre intitulé Le Grison, une pierre étrange dans l’histoire du bâti entre Val de Seine et bords du Loir (1).

Pourtant cet édifice mérite une étude plus fine tant pour son histoire que pour son architecture dont certains éléments remontent au moins au milieu du XIe siècle.



jeudi 1 novembre 2018

Églises préromanes et romanes précoces de l’Eure et de la Seine-Maritime


Décors sculptés des églises romanes précoces


La quasi-totalité des églises romanes précoces de l'Eure et de la Seine-Maritime sont dépourvues de décors sculptés. En effet, ces constructions sont très austères avec leur murs en petit appareillage de pierres calcaires ou de silex souvent disposés en opus spicatum. Les décors les plus fréquents se retrouvent sur certains linteaux monolithes où sont gravés de faux claveaux. A cette constatation, il existe trois exceptions que sont les églises Saint-Martin à Coudray-en-Vexin (Canton de Gisors, Eure), Saint-Michel (canton de Barentin, Seine-Maritime) et Saint-Arnoul à Coulonges (commune de Sylvains-lès-Moulins, canton de Verneuil, Eure).

Pour Saint-Martin à Coudray-en-Vexin, ce sont, selon Jacques Le Maho, des représentations de saint Martin. L'une des faces de cette pierre du chaînage d'angle sud-ouest de la nef représente saint Martin partageant son manteau. L'autre côté serait une représentation de saint Martin cassant les idoles.

Un autre décor sculpté est présent sur cette église au niveau du tailloir est de l'arcature de l'ancien bras nord du transept disparu. Il s'agit de bâtons brisés archaïques.


Saint-Martin partageant son manteau.

saint Martin cassant les idoles.

Décors de bâtons brisés sur le tailloir oriental de l'arcature de l'ancien bras nord du transept.

lundi 30 avril 2018

Inventaire et observations sur les églises
Romanes précoces de l’Eure et de la Seine-Maritime.
(Xe-XIe siècles).


L’architecture romane précoce a depuis longtemps retenu l’attention de nombreux historiens de l’art et archéologues qui ont défini les critères remarquables de ces édifices (1). Récemment, les travaux de Jacques Le Maho et Jim Morganstern (2) sur l’église de Saint-Pierre de Jumièges ont permis d’avancer sur ce sujet en reculant la date d’édification de ce monument du XIe au IXe siècle. Ces recherches sur l’architecture et l’art préroman sont menées également en Bourgogne, en Champagne et dans les Pays de Loire sous la direction de Christian Sapin (3).

En 1997, un pré-inventaire des édifices dédiés à Saint-Martin, réalisé dans le cadre du XVIe centenaire de ce saint, avait mis en valeur le caractère précoce de plusieurs églises par rapport aux canons de l’architecture de la seconde moitié du XIe siècle (4). Sur les bases de ce premier travail, un inventaire plus large a été réalisé sur les églises présentant des archaïsmes architecturaux en Haute-Normandie et notamment dans l’Eure. Dans ce département, ce corpus regroupe actuellement cinquante-quatre, identifiées comme romanes précoces.

L’une des problématiques de cette étude est la question de la datation. Jusqu’à une date récente, les édifices concernés étaient classés comme indatables ou comme ayant été construits vers la seconde moitié du XIe siècle, voir au début du XIIe siècle. Certains historiens de l’art y voyaient un archaïsme rural. Or, de recherches récentes menées en Bourgogne et dans les Pays de Loire ont montré que des bâtiments cultuels comparables avaient été édifiés durant la seconde moitié du Xe siècle et les premières décennies du XIe siècle. Ces datations ont été possibles grâce à des éléments organiques retrouvés dans les mortiers et qui ont été datés par radiocarbone.

1-Les caractéristiques architecturales des églises romanes précoces

1-1 Les maçonneries et leur mise en oeuvre

L’appareillage des maçonneries de ces églises est généralement constitué d’un petit appareillage de silex ou de moellons calcaires. Ces matériaux sont souvent disposés en opus spicatum comme les églises Saint-Martin à Civières (canton d’Ecos, Eure) et Saint-Chistophe à Reuilly (canton d’Evreux II, Eure). Dans quelques cas, on observe des appareillages en opus vittatum avec des pastoureaux ou petits moellons calcaires comme à l’église Saint-Pierre à Courdemanche (canton de Verneuil-sur-Avre, Eure) et à l’église Saint-Georges à Quessigny (canton de Saint-André de l’Eure, Eure), avec parfois des alternances de lits de briques comme les églises Saint-Martin à Condé-sur-Risle (canton de Pont-Audemer, Eure), Notre-Dame-d’outre-l’Eau à Rugles (canton de Breteuil, Eure), Saint-Martin à Coudray-en-Vexin (canton de Gisors, Eure) et Saint-Georges à Saint-Georges-Motel (canton de Saint-André-de-l’Eure, Eure).





dimanche 7 janvier 2018

Eglise Saint-Rémi à Bézu-Saint-Eloi



L’église Saint-Rémi à Bézu-Saint-Eloi (canton de Gisors) n’a pas retenu, jusqu’alors, l’attention des historiens de l’art et des archéologues du bâti.

En effet, cet édifice est situé dans un environnement ingrat en bordure de la route départementale 148 : Gisors-Rouen. Par ailleurs, ce bâtiment a été pour le moins fort remanié, voire défiguré, aux XVIIIe et XIXe siècles.

Pourtant, cette église mérite une attention toute particulière tant pour l’histoire du site de Bézu-Saint-Eloi que pour l’architecture, notamment au niveau de ses parties les plus anciennes.

Tout d’abord, le toponyme de Bézu-Saint-Eloi remonte au haut Moyen Age. Par ailleurs, la nef de cette église a vraisemblablement été construite à l’aube de l’an Mil.




Eglise Saint-Rémi à Bézu Saint-Eloi.

vendredi 27 janvier 2017

Eglise Saint-Martin 
à Neaufles-Saint-Martin
(Canton de Gisors - Département de l'Eure).


Eglise Saint-Martin à Neaufles-Saint-Martin (Canton de Gisors - Département de l'Eure). Cet édifice cultuel bien que très remanié comporte encore quelques éléments intéressants d'architecture romane précoce et notamment une porte dans le mur sud de la nef dont les caractéristiques semblent plus carolingiennes que romanes. 

Cette église est principalement édifiée en opus spicatum et ne comporte malgré sa taille aucun contrefort. 

Les fenêtrés à petit claveaux fins sans pierre d'appui à la base sont également très intéressantes. Elles ressemblent aux ouvertures que l'on retrouve dans les édifices carolingiens ou romans précoces qui ont été édifiées entre le IXe et les premières années du XIe siècle.



Eglise Saint-Sylvestre
à Saint-Sylvestre-de-Cormeilles 
  Canton de Beuzeville - Département de l'Eure).


Cet édifice religieux a conservé des traces importantes d'architecture romane précoce. L'intérêt de cette église est notamment ses maçonneries constituées d'une alternance d'appareillage en opus spicatum et de petites pierres de tailles disposées horizontalement.

A noter la présence de petites fenêtres à petits claveaux fins ou à linteaux monolithes gravés.

Cette église fut lourdement remaniée au XVIe siècle et à l'époque moderne avec l'apport de contreforts et de fenêtres plus larges.

Un petit regret concernant les joints qui ont été refaits récemment et qui masquent une partie des détails architecturaux.



samedi 21 janvier 2017

Portes d'Eglises 
du premier âge roman
en Haute-Normandie.

Il existe peu de portes d'églises datant du premier âge roman (Seconde moitié du Xe siècle-première moitié du XIe siècle). En effet, ils ont souvent disparu et ont été remplacés par des portes plus grandes ou sculptées, parfois dès le XIIe siècle.

Sur 78 églises romanes précoces recensées en Haute-Normandie, seules 9 d'entre elles ont une porte pouvant dater de leur première phase de construction : Saint-Médard à Ailly (Eure), Saint-Michel à Bardouville (Seine-Maritime), Saint-Martin à Condé-sur-Risle (Eure), Saint-Pierre à Fains (Eure), Saint-Antonin à Hautot-sur-Seine, Saint-Martin à Neaufles-Saint-Martin (Eure), Saint-Georges à Romilly-sur-Andelle (Eure), Saint-Georges à Saint-Georges-Motel (Eure) et Saint-Sulpice à Tosny (Eure).